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2 Décembre 2021
En plein cœur de la Normandie, un parc pas comme les autres ne cesse de se développer. Attractions ou
thématisations uniques, parfois critiqué sur sa forte utilisation du béton sculpté, ce parc se démarque petit à petit de tous les autres avec comme mascotte une joyeuse abeille. Découvrons ensemble le Parc du Bocasse.
Jamais de pause dans les investissements
Tout commence en 1967 avec l’acquisition par Jacques CHABAILLE d’un corps de ferme sur la commune du Bocasse.
Le but de ce dernier est d’ouvrir un restaurant avec des jeux pour les enfants, objectif atteint avec un réel succès. Assez rapidement Jacques CHABAILLE remarque que les clients viennent plus pour les jeux que pour le restaurant, donc il décide de développer le lieu dans la direction du loisir pour devenir le Parc du Bocasse.
Années après années le parc ne cessera d’investir dans des nouveaux jeux et attractions et dès 1980 les premières montagnes russes du parc ouvrent ainsi que la présence de thèmes.
Pendant les années 90, c’est un gros coup d’accélérateur dans les investissements avec beaucoup de nouvelles attractions ainsi qu’une partie aquatique comprenant une piscine, une pataugeoire et un toboggan.
L’année 2000 sera certainement celle qui changera le plus le parc avec l’arrivée du dark ride Apiland et ses 900 animatroniques. Tellement marquant que devant le succès de cette nouveauté, l’abeille deviendra la mascotte du parc. Avec une surface de 1.500 m2, c’est la plus grande ruche du monde ! La musique entêtante est signée René Merkelbach, compositeur pour le parc Efteling. L’attraction a été complètement faite main par le parc, toutes les abeilles sont issues d’un même moule.
Très vite la fréquentation monte avec plus de 125 000 visiteurs en 2004 pour l’ouverture du Train de la Mine, le rollercoaster de chez Soquet. Le pont permettant d’accéder au parc pour traverser la route est construit en 2006 tout comme de nouvelles montagnes russes : Gonzales.
C’est en 2010 que Jacques CHABAILLE laisse la direction du parc à son fils Max. Son objectif est de renforcer les thèmes du parc et pour cela il va continuer à investir dans de nouvelles attractions. La fréquentation du parc va alors augmenter jusqu’à franchir le pallier symbolique des 200 000 visiteurs lors de la saison 2013. En 2015, Apiland fête ses 15ans et s’offre un petit lifting pour l’occasion, le parc s’agrandi au niveau du parking avec un nouveau rollercoaster et une zone Jurassique. Cette saison-là, le parc ouvrira jusqu’en Novembre et battra un nouveau record de fréquentation avec 230 000 visiteurs. Le parc continuera d’investir dans de nouvelles attractions ou remplacements d'attractions et 2017 voit l’arrivée de Splash-O-saure, un flume ride entièrement français avec ascenseur et partie en marche arrière pour les 50ans du parc. Le parc fera le plus gros investissement de son histoire en 2021 avec l'installation des nouvelles montagnes russes suspendues Orochi et toute la thématisation qui va avec.
Orochi, un gros chantier
C’est entouré d’autres passionnés au milieu des ossements du Dino-Bruger que nous échangeons avec Max CHABAILLE et son fils Paul. Les saisons 2020 et 2021 auront été bien compliquées avec la crise sanitaire. Pourtant
la famille CHABAILLE n’est pas du genre à baisser les bras, bien au contraire puisque Orochi a été acheté au début de la pandémie. Techniquement Vekoma à énormément simplifié ses montagnes russes, par exemple le lift à roues de friction coute moins cher et est beaucoup plus facile à entretenir, quelques freins magnétiques en entrée de station permet de limiter l’usure des freins mécanique ou encore les châssis des trains fabriqués d’un seul bloc pour ne pas avoir de soudure et donc moins de vérifications. D’ailleurs le parc s’était en premier lieu rapproché de l’allemand Gerstlauer et c’est finalement avec le néerlandais que le courant est le mieux passé. Et c’est comme ça que la cinquantaine de camions est venue livrer Orochi au Parc du Bocasse. Petit bémol en phase de pré projet, le PLU de la commune ayant changé, la hauteur maximale admissible est désormais de 15m, c’est pourquoi le coaster de presque 20m a été à moitié enterré dans la colline, ce qui permet en bonus d’avoir cette terrasse sur la machine.
La technique, c’est clairement le cœur de métier de ces deux hommes, loin de l’administratif et du costard cravate, Max CHABAILLE est “un homme d’action” qui aime avoir les mains dans ses machines tout comme Paul, des passionnés de la mécanique fine des attractions. Ce n’est pas pour autant que le directeur n’a pas d’idées pour son parc, il lui arrive de faire quelques croquis, et lorsque l’on voit le résultat avec l’intégration de Orochi, on ne peut être que confiants sur l’avenir créatif du parc. D’ailleurs l’un de ses tout premier projet fût Apiland, 2 ans de réalisation pour fabriquer ces centaines d’abeilles avec le même moule, puis les peindre.
Ce passionné avant tout, puise son inspiration dans les deux références en la matière : Universal Florida pour les attractions et Disneyland pour l’immersion. En revanche là où il est unique c’est dans “son caractère de normand”, pas de communication (budgets, fréquentation...) même pas avec la presse locale, de quoi entretenir le mystère autour de ce parc. Nous nous sentons vraiment privilégiés pour le coup.
Cependant nous pouvons remercier le voisin du parc qui se plaignait du bruit du Fort d’Odin. L’immense thématisation de ce Soquet a pour but, au-delà de l’immersion, de couper du bruit le voisinage.
Un futur bien rempli
Les plans des futurs projets sont prêts, il y en a un certain nombre, mais tout est question de budget. D’abord il s’agira de terminer Orochi, avec la station, la file d’attente mais aussi l’ajout d’une cascade au pied de la first drop qui tombera dans la fosse dans le but de créer un foot chopper.
Ensuite, les priorités seront avant tout de rattraper le décalage entre les anciennes zones et les nouvelles. Et la première zone qui mérite d’être retravaillée est la zone pirate, premièrement en se débarrassant du Pirate’s Coaster
qui ne plait pas trop à son propriétaire. Du béton sculpté ? Oui il y en aura, un gros bateau ? Des rochers ? Seul l’avenir nous le dira ! En tout cas un mini flume n’est pas à exclure du projet.
A propos d’un agrandissement, le parc anticipe le sujet en rachetant petit à petit les parcelles autour du parking puisque côté historique du parc, c’est tout bouché. La zone du côté de Orochi étant bien remplie à présent, le parc s’agrandira en commençant par la partie gauche de la zone d’entrée. Là encore nous soupçonnons Max et Paul CHABAILLE d’avoir déjà des plans tout prêts, mais d’ici là ils auront sûrement bien évolué.
Vous l’aurez compris, il va falloir suivre de près ce parc qui n’a pas l’intention de s’endormir sur ses lauriers, chose qui n’a d’ailleurs jamais été dans l’ADN de ses dirigeants.
Nous tenions à remercier chaleureusement Max et Paul CHABAILLE pour leur accueil ainsi que notre cher Teddy pour l’organisation de cette superbe journée.
Dim7303 et RomainFanatix
Décembre 2021