Festyland, dans Lair du temps

C’est un gracieux dinosaure vert avec un casque de viking qui accueille les visiteurs de ce parc normand. Un petit parc enclavé qui a le mérite de vous dépayser dans des univers loin du quotidien. Partons la découverte du parc Festyland !

Une histoire sensationnelle
 

Une casse automobile, pas très engageant à première vue lorsque l’on veut construire un parc d’attractions, pourtant c’est bel et bien ici, a Bretteville-Sur-Odon dans l’agglomération de Caen, que Daniel LAIR et Hervé LEBEL se lancent dans la création d’un parc. Après une année de nettoyage et de dépollution le parc Festyland ouvre ses grilles en 1989. Composé de quelques jeux pour les familles et d’une aire de pique-nique, le parc plait aux visiteurs
et déjà 34 000 tickets sont vendus en cette première saison. Petit à petit le parc se développe, toujours avec divers jeux, et c’est en 1997 que deux changements majeurs s’opèrent sur le parc : un thème viking et le premier gros investissement, la première attraction mécanique du parc : des montagnes russes Soquet nommées Drakkar Express. Résultat, les visiteurs adorent et seront près de 75 000. Face à cette croissance, le parc continue d’investir
dans des attractions mécaniques jusqu’en 2005 avec de nouvelles montagnes russes de chez Soquet qui joue avec le dénivelé du terrain : 1066. C’est cette même année que le parc franchit la barre symbolique des 150 000 visiteurs.

Le parc continue sa stratégie d’investir chaque année dans des attractions mais change peu à peu sa cible en visant les adolescents. Arrivent donc entre 2009 et 2011 une tour de chute, un Disk’O et un Discovery, tous de chez Zamperla. En 2010, c’est le fils de Daniel LAIR, Alexandre qui arrive à la direction du parc a seulement 32ans et continue de faire évoluer le parc dans les sensations et l’immersion. D’ailleurs les années qui suivent feront évoluer qualitativement la thématisation des différentes zones du parc, avec la création de Vikland et la refonte de l’entrée sur un thème 1900.

C’est en 2015 que le parc investit de nouveau massivement dans une nouveauté, et elle sera humide avec un Hydro Lift de chez Zamperla nommé Kaskade. Il faut dire que rien n’est laissé au hasard dans l’emplacement et l’intégration de cette attraction mouvementée. Le parc continuera dans cette lancée en 2017 avec Miolnyr, un Air Race avec encore une intégration à couper le souffle. La zone Viking sera complétée en 2018 avec 2 attractions pour enfants là encore dans une intégration unique et très travaillée. Aujourd’hui le parc dépasse les 250 000 visiteurs, pour une agglomération qui compte 270 000 habitants, le succès est bel et bien là !

Des fortes compétences

C’est devant une magnifique camionnette d’époque, proche du tout nouveau restaurant du parc, le French Caen-Caen, que nous retrouvons Alexandre LAIR, directeur du parc. Il fait partie de ces directeurs qui ont grandi avec leurs parcs, accompagné par les membres de sa famille. Dès les premiers instants on sent un homme déterminé avec une ligne directrice bien définie et des règles de base auquel il ne dérogera pas.
A commencer par le tout nouveau restaurant qui est la vitrine de ce à quoi il veut tendre dans son parc. Nous avions été bluffé par ce restaurant et nous comprenons désormais pourquoi. Elaboration soignée de la carte, produits frais et locaux, cuisine ouverte et encore une fois, une immersion au début du XXe Siècle. C’est dans cet esprit que le parc souhaite développer les autres points de restauration du parc, le tout en respectant le thème dans lequel il se trouve.
Nous évoquons les nombreuses attractions typées à sensations pour un parc de cette taille. Il est à noter que le parc dispose de son arrêt de bus sur la ligne entre Caen et l’aéroport, cela facilite énormément la visite des adolescents de l’agglomération, peu de parcs régionaux ont cet avantage. En parlant de l’aéroport, si la proximité avec ce dernier pose problème pour la hauteur des attractions, il a permis au parc d’envoyer ses visiteurs vers ce dernier pour la réalisation des tests PCR durant la crise sanitaire (et accessoirement de ne pas annoncer la mauvaise
nouvelle en cas de résultat positif). Mais au final c’est surtout la météo assez catastrophique du mois de Juillet qui aura le plus pénalisé le parc.

Pour revenir à la partie attraction, il est à noter que le parc réalise lui-même les structures métalliques de support pour le béton sculpté. Des fortes compétences en chaudronnerie qui lui permet de créer des décors très poussés en limitant les frais. Pourtant l’équipe du parc est assez réduite, une quinzaine de personnes dont seulement 6 à être dans la technique, mais avec les bonnes compétence le parc arrive à créer chaque année de nouvelles choses.
L’occasion d’évoquer la façon dont sont imbriquées des deux attractions de Vikland : Troll-Roll et Niorty, qui ont demandés beaucoup de réflexion, en particulier à cause de la place et de la topologie du terrain. C’est avec une passerelle et une surélévation de cette zone que le défi technique a été lancé pour un résultat vraiment original et qualitatif.

Lorsque l’on demande à Alexandre LAIR les parcs français qu’il aime visiter, il n’y a pas d’hésitation, c’est Le Pal et Nigloland pour des attractions qualitatives dans un bel environnement mais aussi Dennlys Parc pour leur travail rigoureux dans la maintenance.

Coincé dans une boite

Il n’est pas simple d’en savoir plus sur le futur du parc Festyland mais les envies sont là, et toujours dans une ligne directrice claire. Un flume ou une attraction aquatique ça plait et c’est ce qu’il manque au parc mais cela prend beaucoup de place. Le parc est coincé entre la voie ferrée, la nationale à 2x2 voies et des terrains agricoles non constructibles, le tout bridé en hauteur par l’aéroport à proximité, il est impossible pour le parc de s’étendre,comme enfermé dans une boite, mais c’est dans ce genre de situation que la créativité se développe comme Phantasialand par exemple. Dans l’avenir il y aura de nouvelles montagnes russes c’est certain, mais pas n’importe lesquelles. Les rollercoasters long, voilà ce qu’apprécie Alexandre LAIR en citant comme référence Wodan à EuropaPark, Shambhala à Port Aventura et en particulier Helix à Liseberg pour lequel il a eu un coup de cœur. Un élément sur le parcours comme un loop ça prend beaucoup de longueur de rail alors un coaster de préférence avec une propulsion et un long parcours rapide, voilà ce qui se trouve sur la liste au père Noël du directeur. Il n’est pas nécessaire de préciser que toute nouveauté qui prendra place dans le parc sera accompagné d’une thématisation poussée pour renforcer encore et toujours l’image du parc.

Nous tenons sincèrement à remercier Alexandre LAIR ainsi que Aline et Océane pour leur accueil et le temps qu’ils nous ont offert pour répondre à nos questions.

Dim7303 et RomainFanatix
Décembre2021